Les otaku
Il y a quelques semaines,
j’ai parlé du phénomène du freeter, un type de jeunes Japonais qui fait
part des shinjinrui, de la nouvelle génération des Japonais.
Les otaku
représentent une autre part de cette nouvelle génération. Comme tous les shinjinrui,
les otaku aussi veulent échapper au monde traditionnel japonais en se
révoltant contre la société actuelle qui a été établi par la génération de
leurs parents et grands-parents. Ils s’opposent contre l’étiquette stricte du
travail et de la discipline. Mais différemment aux freeter, les otaku
ne restent pas passifs dans leur rébellion. Eux choisissent plutôt de quitter
complètement le monde réel afin de se construire leur propre monde, un monde
des jeux vidéo et des manga (bandes dessinées). Ils ne sont plus
disponibles pour leurs compatriotes, mais passent leurs journées devant leur
ordinateur ou la télé. Ils ne sont pas intéressés aux relations humaines et ne
font pas attention à leur apparence extérieur. Pour eux, ce n’est que la
nouvelle technologie qui compte et ils en connaissant chaque détail.
On dirait que les otaku
ont, contrairement aux freeter, trouvé un moyen de surmonter le
déchirement entre la tradition et la modernité. Ils ont trouvé leur identité.
Les freeter se trouvent quant-à-eux encore dans l’ancien monde où ils
sont rejetés par la société parce qu’ils n’ont jamais appris de métier. Ils
doivent se battre avec des jobs sales à mi-temps et lutter pour qu’ils soient
acceptés de nouveau par leurs proches et leurs amis. Les otaku, par contre,
s’en fichent du monde extérieur et des métiers que la société a à leur offrir.
Certains scientifiques
japonais croient que la génération des otaku pourrait être très valable
pour le développement ultérieur de la technologie grâce à leurs connaissances
détaillées en la matière. Il ne reste qu’à vérifier si les otaku
d’aujourd’hui seront prêts dans l’avenir à se réintégrer dans la société. Voici
donc peut-être le devoir des autres shinjinrui, ceux qui ne se sont pas
totalement coupés du monde : le devoir d’adapter la société aux besoins
actuels pour plus de liberté et moins de contrainte.